De l'art du collectif en milieu agricole
De l'art du collectif en milieu agricole
Réalisation : Gwladys Déprez
-> Rencontre avec la réalisatrice en direct sur Facebook & Noozy : Jeudi 20 mai - 11h
Production : Caméra au poing et La Télé Buissonnière
Caméra au poing
24 avenue du Général De Gaulle - 09000 Foix
Tél. +33 (0)5 61 65 44 23
cameraaupoing@gmail.com
Synopsis
Au cœur des Petites Pyrénées, en Ariège, elle et ils élèvent vaches, brebis laitières et cochons, produisent des légumes et du fromage... Instants de vie et réflexions partagées sur l'agriculture de groupe avec les 5 associé(e)s du GAEC du Champ Boule, à Barjac, qui ont choisi d'inventer leur propre partage des tâches et du temps. Leurs choix, les évolutions de leur mode de fonctionnement révèlent que mettre l'humain au centre du projet peut se révéler payant.
Gwladys Déprez
Gwladys Déprez réalise des documentaires depuis 2004, d'abord sonores, puis filmiques. Née en 1979, elle a suivi des études d'anthropologie à l'EHESS de Toulouse, et d'ingénierie culturelle à Montpellier III et plus récemment, un parcours pro à la Fémis. Ses créations questionnent les liens entre l'humain et son ancrage physique et existentiel.
Dans ses premiers documentaires radiophoniques, elle s'intéresse aux pratiques d'autogestion en Argentine, puis à l'élevage transhumant en Ariège et son rapport essentiel au vivant. Dans son film La Panification des mœurs, le pain et le blé sont une trame révélatrice de nos existences, à travers des univers que tout oppose.
Elle poursuit sa réflexion autour de l'alimentation à travers une approche sensible (Bruissement des vignes, Mangeurs de pain, Oreillettes revival, Le Goût des voix).
Gwladys est impliquée dans Caméra au Poing depuis 2006, association qui ouvre la pratique du documentaire auprès de tous les publics, qui est désormais un collectif de réalisatrices qui portent à la fois des projets personnels et un média documentaire participatif, la Télé Buissonnière, pour lequel elle réalise des court métrages. Son prochain film long, Ce qui germera, en co-réalisation avec Chloé Jacquemoud, plonge dans une expérimentation archéologique sur les silos à grains, un système de stockage méconnu qui intrigue paysans et chercheurs.
Thématique : Ensemble on s’en sort
Avec les quelques films abordant l’organisation collective du travail à la campagne, on se retrouve dans une disposition d’esprit tout à fait originale, mais qui n’est pas nouvelle. À l'époque naissante de la IIIe République, les coopératives avaient pour slogan « Ensemble, on est plus fort ». C’était déjà le moyen de résister à l’exode des campagnes, d’éviter l’écrasement des plus faibles… et de produire mieux, avant que les coopératives deviennent ce qu’elles sont aujourd’hui. Renouer avec l’entraide, c’est affirmer à nouveau qu’ensemble on est plus fort. Beaucoup de jeunes agriculteurs, minoritaires encore, retrouvent ce chemin. Ils démontrent non seulement que c'est possible mais que c'est mieux. C'est mieux financièrement, c'est mieux socialement, et on serait même tenté de dire que c'est mieux fraternellement. Les exemples sont empreints d'une grande fragilité, mais surtout d’une grande générosité. De fait, ils affirment cette idée fondamentale que l'homme n'est pas individualiste et que le culte de la performance qui imprègne toute notre société, est globalement néfaste, en opposant ceux qui s'en sortent pas mal et les autres. Et si le changement venait des champs ? « Ma grand-mère a pleuré quand elle a vu qu’on redevenait paysan, elle a revécu ses galères, sa misère dans le Massif Central […] ».